Le magazine anglais AnOther dédié à la création artistique contemporaine consacre un article au livre the tattoo writer.
En juin dernier, à l’occasion d’un voyage dans la capitale japonaise, j’ai rencontré la journaliste britannique Marigold Warner. Spécialisée en photographie, celle-ci a sollicité un entretien. Elle souhaitait en savoir plus sur le livre et le témoignage laissé par Akimitsu Takagi sur le tatouage à Tokyo dans les années 1950.
Tatouage & discrimination
Intéressée par les sujets de société et leur traitement par le médium de la photographie, Ms Warner a été interpellée par l’image extrêmement négative qui est associée au tatouage dans l’archipel. Elle s’est indignée des discriminations dont sont victimes les amateurs de tatouage (interdiction d’entrée dans les onsens et certaines plages). La faute à l’association presque systématique qui est toujours faite entre le tatouage et les yakuzas, les gangsters nippons.
Une culture mal aimée
La situation concernant la culture du tatouage au Japon est paradoxale. L’archipel a donné naissance à l’une des plus belles formes de tatouage figuratif dans le monde. L’irezumi (ou horimono), comme on appelle le tatouage traditionnel japonais, connait son âge d’or au 19e siècle. Inscrit dans le sillage des estampes japonaises ukiyo-e, il devient alors un art populaire apprécié dans la ville d’Edo, l’ancienne Tokyo. Interdit ensuite par les autorités, il devient l’apanage des hors-la-loi, gagnant ainsi sa mauvaise réputation. Une situation qui perdure encore aujourd’hui. Ailleurs, dans le reste du monde, cette culture est célébrée pour ses compositions complexes et sa riche iconographie. Au-delà de tout préjugé, les amateurs se recouvrent le corps de motifs tirés de l’histoire, de la religion ou du folklore japonais. Partout, l’irezumi est reconnu pour sa seule valeur artistique. Une situation dont Akimitsu Takagi se serait grandement réjoui.