Intitulé The Tattoo Murder, le premier roman de l’écrivain japonais Akimitsu Takagi est publié chez l’éditeur anglais Pushkin Press.

 

The Tattoo Murder entre dans la collection Pushkin Vertigo qui présente les meilleurs romans policiers des quatre coins du monde.

Publié à l’origine en 1948 sous le titre Shisei Satsujin Jiken au Japon, The Tattoo Murder est le premier roman d’Akimitsu Takagi. Né en 1920, ancien ingénieur, Takagi s’est lancé dans l’écriture après des années passées dans l’aéronautique. Pour sa première histoire, Takagi se sert du thème de l’irezumi, le tatouage traditionnel japonais, qu’il place au cœur de son intrigue : dans les ruines d’une Tokyo dévastée par la Seconde Guerre mondiale, les meurtres atroces de personnes tatouées mettent la police sur les dents.

Une œuvre décisive pour le jeune auteur

Le livre rencontre à sa sortie un succès immédiat (+30 000 exemplaires vendus). Il lance la carrière de l’écrivain. De livre en livre, Takagi deviendra dans les décennies à venir un des auteurs les plus populaires – et aussi prolifiques –  du roman policier japonais. Pour l’anecdote, Takagi s’investit dans l’écriture sur les conseils d’une voyante. Sans emploi après la défaite de 1945, l’ancien scientifique se cherche un avenir. Il le trouve dans les prédictions d’une médium qui, après avoir lu les lignes de sa main, lui conseille d’écrire un livre. Pas mal pour quelqu’un qui, jusque là, n’avait jamais manifesté le moindre désir de devenir romancier.

L’homme de lettres et d’images

The Tattoo Murder et le livre de photographies the tattoo writer, sont les deux faces d’une même pièce. Prises quelques années après l’écriture du livre, les images rendent fidèlement compte de la culture du tatouage de l’époque qui y est décrite. Mais elles n’auraient probablement jamais existé sans lui. En écrivain consciencieux, Takagi prend contact avec la scène underground du tatouage de l’époque pendant l’écriture de son roman. L’auteur cherche à recueillir des informations et donner de l’authenticité à son intrigue. Il tisse des liens étroits avec les tatoueurs et leurs client(e)s. D’observateur privilégié de ce milieu underground il devient un témoin de premier plan lorsqu’il commence à le documenter avec son appareil photographique dans les années 1950. En fin de compte, l’étude de l’archive qu’il laisse sur ce milieu à cette période le consacre comme un des témoins les plus importants de l’histoire du tatouage au Japon du 20e siècle.

Ce premier roman traduit aujourd’hui en anglais et publié chez Pushkin Press existe également en français (Irezumi, Denoël) et en italien (Il mistero della donna tatuata,Einaudi).